Prendre une vessie pour une lanterne !...
Une expression vieillotte mais qui s’applique bien aux éditions du Rocher reprises récemment par le laboratoire pharmaceutique Pierre Fabre. Si la vessie est quelque chose de creux et sans contenu, le conte à dormir debout (la lanterne) est bien cette fausse amie de Barbara qu’on a essayé de vous vendre l’année dernière.
L’histoire donne encore des maux.
Voyez donc ? Une simple fan, Catherine Le Cossec, qui a eu quelques relations privilégiées avec la chanteuses disparue voulait écrire un livre sur son idole à l’occasion de l’anniversaire des dix ans de sa mort et s’adressa au Rocher par l’entrejambe d'une relation. Son manuscrit était un tel torchon qu’on m'a demandé de le remanier. N'étant pas négre, j'ai accepté à condition de faire une oeuvre personnelle, réécrivant le tout pour donner une autre vision de la
Dame en noir, flirtant avec l’ésotérisme sur une narration à la Sacha Guitry bien loin des bios traditionnelles. Un livre, dit-on, plutôt original baptisé à juste titre
« Dans l’ombre de Barbara ». Et même si je suis l'auteur pratiquement du tout, il était logique de le cosigner à cinquante-cinquante avec Catherine Le Cossec. Normal
Pourtant, qu’elle ne fut pas ma surprise à la sortie de l'ouvrage de voir, qu’avec l’aval de la direction du Rocher, la promotion menée par Cédric Naimi, affirmait que l'orignalité du livre par rapport aux autres tenait au fait qu'il avait été écrit par une "amie "de Barbara.
"C'est le plus du livre" expliquait le félon free-lance avec l’aplomb du mercenaire diffusant dans tout Paris un communiqué imprimé à grands frais, avec au passage une belle faute d’orthographe sur les quelques lignes qu’il avait écrites. Certes, mon égo était froissé. Mais qu'importe !... J'étais surtout outré par le mensonge. Catherine Le Cossec n'a jamais été une amie de Barbara, mais uniquement une admiratrice, une fan avec tous les clichés du fanatisme punaisant sur tous les murs de son appartement des posters de son idole. Une vie complétement tournée sur Barbara, comme elle le raconte dans deux précédents ouvrages où elle explique sa quête folle pour approcher celle qu'elle vénére et qui, de temps en temps en coulisses, avait des mots gentils pour elle ou lui envoyait pour son anniversaire une photo dédicacée. Mais, Barbara n'a jamais invité Catherine Le Cossec chez elle, ni encore moins fait partager son intimité avec son groupe d'amis proches. Ainsi Tony Krantz qui fut l'attachée de presse de Barbara ne connaisait même pas Catherine Le Cossec...
C'est tout dire !....
Aussi ma colère explosa devant l'inqualifiable axe de promotion. C'était intolérable. Malsain. J'étais furieux contre ce mensonge. Cette façon de tromper le lecteur. Evidemment, les véritables amis de Barbara n'ont pas été dupes et ont boycoté le livre avec le mépris du juste, faisant passer le mot. Ainsi le "Spécial Barbara " de
Télérama n'a consacé même pas une ligne pour signaler la sortie de l’ouvrage. "
C'est un livre racoleur "déclara carrément l’AFP qui ne le cita même pas dans sa dépêche.
Devant l'énormiité de la manipulation du crapaud de la promo, j'ai évidemment protesté auprès du directeur général du Rocher, Vincent Wackeneimen, mais celui-ci n’a même pas eu la politesse de répondre, sous entendant par là que cette pratique de trahir la vérité devait être courante au Rocher.
En signant avec cette maison qui avait le prestige de la façade place Saint-Sulpice, je n'avais pas vu que le fruit était pouuri. Qu’il manquait une certaine rigueur. Il est vrai que lorsque une maison d'édition se fait racheter pas un laboratroire pharmaceutique qui flirte avec les extrèmes, cela ne sent pas bon. Surtout si elle s'installe près du périphérique, boulevard Murat dont on n'oublie pas que celui-ci fut le félon, le traitre de Napoléon en signant avec les anglais et les autrichiens. Et comme me l'a rappelé ma conscience, j'aurais dû me souvenir que c'est le Rocher qui a publié le livre odieux de Brigitte Bardot !...
Kävin'Ka